Sol craquelé par la sécheresse, plantations rabougries, troupeaux déshydratés… Depuis quelques jours, des dizaines de milliers de Palestiniens subissent les effets néfastes de coupures d’eau intempestives. Désœuvrés, les cultivateurs assistent impuissants au gâchis d’une partie des récoltes tandis que les fermiers regardent leur bétail mourir de soif sous un soleil de plomb. Responsable de l’approvisionnement de la Cisjordanie en eau, Israël se retrouve sur le banc des accusés.
Les autorités palestiniennes reprochent à l’État hébreu de détourner, avec la canicule, une partie de l’eau revenant aux Palestiniens au bénéfice de ses colons établis en Cisjordanie. « Eux n’ont pas de coupures, ça ne touche que les villes et villages palestiniens », fait valoir à l’AFP Saleh Ataneh, directeur du département de l’eau à la mairie de Salfit, une municipalité de 15 000 habitants occupée par Israël. « Les Israéliens ne disent donc pas la vérité quand ils affirment que toute la région est touchée. » Porte-parole de l’autorité israélienne de l’eau, Uri Schor crie à l’injustice. Selon lui, les Israéliens souffriraient autant du manque d’eau que les Palestiniens. Le responsable pointe du doigt le « refus total » des Palestiniens de remplacer des canalisations vétustes aux capacités limitées.
Reste que les chiffres parlent d’eux-mêmes. La coalition d’ONG engagées pour l’accès à l’eau dans les Territoires palestiniens Ewash estime à 73 litres par personne et par jour la consommation du précieux liquide en Cisjordanie. En plus de se situer en dessous du standard des 100 litres fixé par l’Organisation mondiale de la santé, ce volume est bien inférieur aux 240 litres exploités par Israël en Cisjordanie. Au-delà de la maîtrise de la terre, le contrôle de l’eau continue de représenter un enjeu majeur du conflit israélo-palestinien. Si bien que la plupart des observateurs considèrent qu’aucune solution politique ne pourra être trouvée tant que cette question ne sera pas réglée.
(03-08-2016 – Avec les agences de presse)